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Au 15e siècle, la magie revêtait une importance complexe et ambiguë dans la société européenne, marquée par des influences culturelles, religieuses et politiques. Dans un contexte où le pouvoir de l’Église s'étendait profondément dans les mentalités, la pratique magique englobait plusieurs domaines, allant des connaissances savantes aux pratiques populaires. Les mages (ou parfois appelés alchimistes, érudits ou astrologues) et les sorcières (ou praticiennes de magie populaire) agissaient dans des domaines variés, souvent perçus sous deux prismes distincts : l’érudition d’une part, et la superstition d’autre part.

Domaines d'action des mages et des sorcières au 15e siècle

Astrologie et divination : L’astrologie était une pratique importante pour les mages et certaines sorcières. Les mages cherchaient dans le mouvement des astres des influences sur la vie humaine, prédisant des événements et des tournants dans la vie des nobles ou de la société en général. Bien que considérée par l’Église comme hérétique, l'astrologie bénéficiait d'une certaine tolérance lorsqu'elle était pratiquée au sein des cours royales, où elle servait d’outil politique et de conseil stratégique.

Alchimie et médecine : Les alchimistes, souvent formés dans les universités, étaient aussi considérés comme des mages. Ils cherchaient à transformer les métaux en or et à atteindre la pierre philosophale, symbole d’immortalité et de savoir absolu. Ces mages pratiquaient une forme de médecine liée à la nature et aux métaux, différant de celle enseignée par l’Église, basée sur les remèdes naturels et l'usage des plantes médicinales. Les connaissances en médecine des "sorcières" rurales étaient également précieuses et les faisaient respecter de leur communauté, bien que l'Église en ait dénoncé l’aspect « profane ».

Magie amoureuse et sortilèges : Les sorcières étaient particulièrement réputées pour pratiquer des rituels ou des potions d’amour, des sorts de protection et des malédictions. Ces pratiques de magie populaire visaient souvent à influencer des situations amoureuses, à protéger des biens ou des personnes, et à résoudre des conflits quotidiens.

Invocation et nécromancie : Les mages et certains érudits se lançaient parfois dans des rituels d’invocation pour communiquer avec des entités spirituelles, dans le but d’obtenir des réponses ou des pouvoirs surnaturels. La nécromancie, en particulier, était très mal vue car elle impliquait des rituels visant à communiquer avec les morts, perçus comme dangereux et démoniaques.

Perception et traitement des sorcières par la société et les autorités

Au 15e siècle, les sorcières étaient considérées avec une grande ambivalence. En zone rurale, elles jouissaient souvent d’une certaine reconnaissance, particulièrement pour leur connaissance des plantes et leurs pratiques curatives. Cependant, avec la montée en puissance de l'Inquisition, l'Église catholique a intensifié sa lutte contre l’hérésie et la sorcellerie, les associant de plus en plus à des œuvres sataniques. Cette époque a donc vu les débuts d'une véritable obsession pour la sorcellerie.

Chasse aux sorcières et procès : En Europe, particulièrement en France, en Allemagne et en Suisse, les procès en sorcellerie se multiplièrent. L’Église promulgua des textes comme le Malleus Maleficarum (1487), véritable guide pour identifier et juger les sorcières. Cet ouvrage contribua à la terreur générale et fit de nombreuses victimes. Le pouvoir en place voyait souvent dans la chasse aux sorcières un moyen de contrôler les populations, tout en supprimant des éléments jugés perturbateurs ou dissidents.

La diabolisation des sorcières : La sorcellerie était considérée par l’Église et les autorités comme un pacte avec le diable, une opposition directe à la foi chrétienne. Les sorcières furent accusées de toutes sortes de maux, notamment de provoquer des maladies, des épidémies, ou des catastrophes naturelles. Cela alimenta la peur de la magie, perçue comme une menace pour l’ordre social et spirituel.

Superstition et contrôle social : Pour les autorités, l’éradication des pratiques magiques était une manière de renforcer l’influence de l’Église et d’assurer un ordre moral rigoureux. Cette répression contre la magie s'appuyait souvent sur la superstition populaire, les gens étant prompts à accuser leurs voisins de sorcellerie en cas de conflit ou de malheur. De nombreuses femmes, mais aussi des hommes, furent accusés et brûlés pour des pratiques considérées comme malveillantes.

En somme, la magie au 15e siècle touchait à des domaines variés, oscillant entre science et superstition, tandis que la figure de la sorcière symbolisait les peurs et l’incompréhension de l’époque face aux forces de la nature et du surnaturel. Les mages, quant à eux, jouissaient parfois d'une certaine tolérance, surtout lorsqu’ils servaient des intérêts royaux ou aristocratiques. Mais la vague de persécution qui démarra dans ce siècle annonçait déjà les grands procès en sorcellerie du siècle suivant.

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